Cet article, qui a été rédigé le 04.04.16, a été posté à la base sur facebook à destination de mes contacts. C’était mon deuxième jeûne. Il a duré 6 jours. Je trouvais qu’il était bien rédigé donc je tenais à vous le partager. J’ai retiré ce qui était trop personnel ainsi que les fautes que j’ai repérées mais je n’ai rien changé d’autres. Je ne rédigerais pas tout à fait de la même manière aujourd’hui.
Merci de me laisser un commentaire si cet article vous a plu et n’hésitez pas à poser vos questions. Je me sentirai moins seul sur ce site tout frais et ça va me motiver .
Il était une fois… non non.. Reprenons. On va commencer simple, on va commencer par..
Lundi passé
Donc lundi passé, j’ai commencé un jeûne hydrique, mon deuxième jeûne sans rien manger, uniquement eau et tisanes. Je l’ai fait essentiellement dans un but physique pour détoxifier le corps, mais aussi plus mental, voir spirituel pour questionner mon rapport à l’alimentation. Une grande quantité de notre énergie est utilisée pour la digestion qui est une tâche très lourde. Si on enlève des « préoccupations du corps » la digestion, on lui permet de regarder ailleurs et de fonctionner différemment. Il pourra prendre la pile des dossiers en retard et traiter tout cela maintenant qu’il est un peu libéré, lui redonnant sa capacité d’autogestion et d’autoguérison. Je ne vais pas aller plus loin, internet regorge d’informations là-dessus, mais je suis disponible pour toutes questions ou discussions, pour vous donner des astuces et des pistes d’actions. Je suis étonné, et très content de voir le nombre de personnes curieuses de celà.
Prémisses
Le jeûne fait partie, pour moi, d’une remise sur pieds après une longue période d’inactivité physique ainsi que d’une prise de pouvoir sur moi-même. Il suit une évolution logique dont j’ai posé l’itinéraire il y a bien longtemps, c’est peut-être pour cela qu’il n’a pas été si compliqué. C’est aussi probablement parce qu’avant ça, je mangeais et buvais très peu de sucre et que le « creux dans le ventre » de la faim n’est pas quelque chose qui me dérange ou influe sur mon comportement. Je ne deviens pas désagréable quand j’ai faim. Avant ça, j’ai toujours bénéficié d’une bonne, voire très bonne alimentation (merci maman). Je me pose aussi la question du végétarisme, voir du frugivorisme. Dans un premier temps, ma conso de viande a drastiquement baissé.
Il y aurait tant à dire..
..Que je ne sais par où commencer et comment articuler les choses. Je vais donc ressortir un certain nombre de mot clés que je tacherai d’articuler ensuite.
Rythme, gourmandise, énergie, abondance, matière, retour sur soi, perte de repère, volonté, légèreté, volupté, calme, fierté…
Ce que j’ai découvert
La première chose que j’ai découverte, c’est ma gourmandise. Enfin… je ne suis vraiment pas difficile à table et je prends l’alimentation avant tout comme un carburant que comme une source de plaisir, mais je me suis rendu compte que, malgré tout, chaque aliment mis dans la bouche pouvait correspondre à une dose de plaisir. 3 repas et 2 collations par jours, ça fait 5 moments de bonheur par jour, pour autant qu’on en soit bien conscient. Je n’en étais visiblement pas vraiment conscient. Ce n’est pas le besoin de me remplir, ou la peur de manquer qui me donnaient envie de manger puisque le « trou dans le ventre » ne me dérange pas, mais le plaisir qui va avec. En plus de cela, c’est aussi le rythme qu’apportent les repas qui a été cassé. Rajoutez l’arrêt de la clope et c’est encore plus compliqué.
En fait, je ne mangeais pas… je bouffais, je me remplissais et je mangeais trop. Pas parce que j’avais besoin de ça, ni parce que je n’aimais pas avoir le ventre vide, mais parce que j’aimais ces saveurs qui passaient dans ma bouche et j’en voulais toujours plus. Je me surchargeais l’organisme par envie de plaisir, par gourmandise. C’est maintenant sur la gourmandise que je dois travailler, me questionner sur le lien entre le fait d’être gourmand ou pas, et de me peter la panse à chaque repas.. ou presque.
La deuxième chose que j’ai découverte, c’est la différence entre énergie et volonté. La vie de tous les jours requiert beaucoup de volonté, mais assez peu d’énergie, puisqu’on en a de toute façon trop peu. Je pense maintenant que pour beaucoup, nous ne sommes pas fatigués à cause d’une manque d’énergie mais à cause d’un surplus de volonté à fournir, parce qu’on doit constamment se tirer pour faire plus quand on est déjà à plat. Se lever le matin pour son boulot, faire des salamaleks pour soigner « son réseau », aller au sport pour soigner son image.. Finalement beaucoup de contraintes pas choisies.
Lors de mon jeûne, j’avais beaucoup de volonté, envie de faire plein de choses, mais à peine je m’y mettais je sentais très rapidement mes limites. Pour le dire tout simplement, et comme je l’ai dit ailleurs j’étais léger, mais un peu frêle tout de même. Avant ça, si je faisais assez peu de choses, ça n’est pas par manque d’énergie mais par manque de volonté. Empêtré dans ma « surbouffe », je n’avais pas la liberté d’aller chercher de la volonté et plutôt que m’épuiser complètement, j’ai posé des limites qui n’ont pas réglées le problème, mais qui m’ont permis de ne pas trop m’épuiser, le temps de chercher où était le problème.
Je mangeais bien, mais trop. Il faut se questionner sur la malbouffe, certes, mais aussi sur la « surbouffe ». La quantité ne va jamais avec la qualité. Il faut choisir l’un ou l’autre. En général, je choisi la qualité.
La troisième chose que j’ai découverte, c’est que j’étais constamment ramené à moi-même. C’était moins évident que la première fois, car je suis moins sorti, plus resté chez moi. Mais j’ai vraiment vécu avec moi-même physiquement, au sens de la matière. Toutes les x secondes, mon ventre me rappelait à moi, me faisait penser à moi, me permettait de me recentrer, ou de me « conscientiser » sur l’instant. Comment je respire ? Comment je me tiens ? Où suis-je ? Y suis-je bien ?
Là-dessus, j’ai un avantage sur pas mal de monde, c’est que je ne m’évite pas trop en général. Etant assez solitaire (ce qui veut dire que j’essaie d’être un peu plus avec le monde et un peu moins avec les gens). Donc pour moi, cette situation de retour perpétuel à soi était une aubaine. Je n’ai par contre pas tellement fait de yoga, une seule fois. J’ai eu un peu de peine à m’autodiscipliner et à me dire que je vais faire ça tant de temps, tous les jours.. ça viendra peut-être.
Contentement et Echec
J’ai hésité avec ce nom de chapitre. Réussite et échec ? Fierté et honte ? Contentement et sensation désagréable ? Points positifs et points de vigilance ? Trucs cools et moins cools ? Finalement j’ai mis ça comme ça, parce que je suis content (fier serait un grand mot) d’avoir réussi ce que j’ai réussi, mais pas honte pour les échecs, car j’ai fait mieux que la première fois, et je ferai mieux la prochaine.
Parlons d’abord de pourquoi je suis content
J’ai réussi à ne pas manger du dimanche soir, au samedi midi suivant, ce qui me rend content puisque l’objectif des 3 jours est passé. Je suis content d’écrire ces textes et que les gens me posent des questions. Ce n’est pas mon ego qui dégueule, mais l’envie de donner l’envie. Disons que je fais du prosélytisme, ou de la propagande, comme vous voulez. En même temps, ça me parait logique pour quelqu’un de très critique sur la société moderne, de tenter, à côté d’amener aussi du positif.
Par contre..
…ce jeûne a aussi été rythmé de nombreux petits échecs. Je ne l’ai pas préparé. J’ai repris un peu trop sec, mais c’est direct reparti, j’ai bu du café, un peu fumé, mardi et mercredi. Je me suis couché trop tard, levé trop tard, pas terminé le rangement de mon appart, passé trop de temps devant les écrans, pas assez lu, pas assez fait de yoga, de mobilité. C’est pas grave.. ça sera pour la prochaine. Puisque le jeûne est un moment qu’on prend sur soi.. Autant le prendre complètement et pas se mettre trop la pression, pour autant qu’on ne se mette pas en danger, ce qui n’est pas le cas pour un jeune qui fait un jeûne de 5 jours.
Et alors, qu’en est-il du poids ? Et du sport ?
Ça.. je devrais même pas en parler tellement c’est secondaire et insignifiant. J’ai perdu quelques kilos, j’ai séché. Je ne me suis pas plus que ça renseigné là-dessus mais il semblerait qu’on perde en fait plus de muscle que de gras. Moi, je sais surtout que je suis maintenant juste fin comme il faut. Il me reste le (fameux) petit bout de gras sur les abdos mais autrement, je pense être bien niveau masse grasse. J’ai toujours été assez fin, mais je n’en ai jamais été complexé, par chance. Je suis plutôt du genre à perdre qu’à prendre facilement, que ça soit du muscle ou du gras.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le poids perdu revient direct, voir même avec un petit bonus en prime. (rectification : cela dépendra surtout de l’hygiène de vie post-jeûne. Avec une bonne hygiène de vie, le corps se mets automatiquement au poids idéal)
En effet, le corps se met en mode anabolique après un jeûne et stock parce qu’il a été mis en stress. C’est donc l’occasion d’aller soulever un max afin que cette prise se fasse en muscle plutôt qu’en gras. Certains bodybuilders font du jeûne intermittent pour jouer sur le catabolisme/anabolisme, d’autres prennent 16 repas par jours et se lèvent la nuit pour manger afin de limiter les variations d’index glycémique. Je ne suis pas sûr de ce que j’avance là, faut encore que j’aille me renseigner mais dans tous les cas je me réjouis de revenir à la vie concrète avec des nouvelles habitudes.
Plus de… / Moins de.. / D’avantage de..
Plus de sucre blanc, soda et autres produits transformés, d’avantage de fruits et de légumes, moins de viande mais d’avantage de protéines, d’air frais, de jardinage, de sport, moins de bruit, de sorties, de noces..
Bref.. le jeûne ne se fait pas de façon anodine parce que les gens en parlent. Ça rentre dans une logique de communication sincère avec soi-même… Je pousse tout le monde à tester ça pour soi et son rapport à la nourriture.
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